Djamila Daddi-addoun

Plasticienne, vidéaste.
Née en 1979

Obtient le diplôme national supérieur d’expression plastique après sa formation à l’Ecole Supérieur d’Art de Grenoble.
Elle travaille durant plusieurs mois au centre vidéo de Bruxelles et assiste Benoit Dervaux sur une création au Festival « Temps d’images », à Noisielle, en 2004.
Son travail tente de faire dialoguer langage plastique et mode documentaire.
Ses pièces filmiques s’articulent autour de la parole. Ses préoccupations portent sur la condition de l’être: comment les personnages qu’elle rencontre voient-ils le monde et l’habitent-ils.
Une partie de son travail est dédiée à la vidéo participative.
Temps/ laboratoire, où il s’agit de fabriquer avec un groupe constitué, des objets vidéos, dont l’écriture, la réalisation et le montage s’effectue en collaboration avec les personnes participantes. Dans ce cadre, elle travaille alors avec la PJJ, les cinéma « Le Méliès » (Grenoble) et « Mon Ciné » (St Martin d’Hères), le programme « Passeur d’images » de l’ACRIRA, « l’Héxagone » scène nationale de Meylan, le foyer d’accueil de l’Étoile du Rachais, le CLEPT (Grenoble), l’Hôpital Psychiatrique de St Égrève, l’Ecole de la 2ème chance…
Elle est vidéaste pour la Fabrique des Petites Utopies en 2005 et 2006, où elle réalise un travail d’images pour un diptyque de Sarah Kane: « Manque » et « 4.48 Psychose ».
Parallèlement, elle co-réalise en collaboration avec L’ODTI de Grenoble, une série documentaire: « Bâtisseurs de Rêves », 15 portraits sensibles de la cité, à la recherche de ceux qui l’on construite et diffusée sur la télévision locale grenobloise.
Puis elle travaille par la suite avec la Compagnie du Chuchotement, dans le cadre de résidences dans le Trièves, et réalise plusieurs objets vidéo comme trace de ces expériences chorégraphiques du paysage. Elle participe alors en 2007 à la création « Provisoirement Titré(e) » à la Salle noire du théâtre de Création à Grenoble, puis réalise un film sur la deuxième variation de cette pièce en 2008.
Elle collabore régulièrement aux projets menés par le collectif « Insolant’image » et participe notamment à un travail de portraits croisés de migrants, commandité par Cité Plurielle (Echirolles).
En résidence de création dans le cadre de la Biennale du Graphisme de la ville d’Echirolles
2010, elle co-réalise avec Anne Leila Ollivier et Marina Siakowski un travail vidéo questionnant l’école à partir des témoignages des élèves du collège Jean Vilar.
En 2011, elle réalise « Vendre dix jours pour un jour », essai, qui aborde la clandestinité et l’exil à partir de bandes super 8 récupérées.
Parallèlement, elle co-écrit avec Lionel Palun et Alice Predour le Projet « Mire » : orchestre de tables de mixage vidéo qui propose une écriture visuelle et sonore abstraite, par la manipulation du larsen vidéo. L’image est son. Le sprectateur voyage entre poétique minimaliste mené par la fragilité de la danse organique d’une ligne à l’écran, et univers polymorphes explosifs, syncopés de couleurs.
Elle fonde en 2011 avec Eléonor Gilbert l’association « Film à bord » qui a pour objet d’intervenir dans le champ de la création, de la transmission et de la diffusion cinématographique, vidéographique, sonore et littéraire.
En 2011-2012, elle réalise un film expérimental autour de la boxe comme allégorie de l’existance, pour lequel elle obtient une bourse d’aide à la réalisation et produit par de Groupe de recherche et d’essai cinématographique (G.R.E.C).
Elle participe en 2012 et 2013 à un projet vidéo au centre de détention de Roanne, au quartier femme et co-réalise avec Eléonor Gilbert et un groupe de détnues un objet vidéo, comme esquisse de leur rencontre portant une parole singulière, sensible et poétique sur le quotidien en détention.
Actuellement, elle écrit un projet de film, dont la réalisation serait menée à « l’Etoile du Rachais », foyer d’accueil pour enfants placés sous mesure judiciaire. C’est un établissement pour lequel elle intervient en tant que vidéaste depuis 2008 dans le cadre d’ateliers de réalisation et de création, en collaboration avec L’Héxagone, scène nationale de Meylan. Forte de ces temps auprès des jeunes résidents, elle entreprend un projet de film plus personnel. Il s’agit d’un travail qui désire convoquer la parole autour de la notion de dépalcement : comment quitte-t-on un endroit pour un autre, un état pour un autre, comment se mettre en mouvement. Il s’agira d’inviter les pré-adolescents résidents du rachais à réfléchir et produire du recit dans des situations de marche : « c’est l’effort du corps productif de pensées, d’experiences, d’arrivées. » ( Rebecca Solnit – l’art de marcher ).
Elle s’interesse tout particulièrement à la préadolescence car c’est un temps de vie où bon nombre de transformations se mettent en marche, et ces personnes sont d’autant plus propulsées dans ce mouvement que leur quotidien au sein du foyer est particulier : on leur demande de grandir vite, de compter rapidement sur eux même et de bâtir un projet. Tout juste sortis de l’enfance, ils doivent trouver un sens à l’avenir, un chemin qui leur est propre.

TRAVAUX
2013/ Les lionnes blanches de timbawati (Documentaire experimental / HDV / 16’/ Film à
bord ). Coréalisation au centre de détention de Roanne, quartier femmes avec des détenues
et Eléonor Gilbert.
2012/ Un corps provisoire (Documentaire experimental / 35mm /10’ / le GREC – France
télévision)
Un corps engagé dans l’entrainement et la pratique de la boxe, comme allégorie de l’existence.
2011/ Les bancs de l’école (Documentaire / MiniDv /32’ / Insolant’image / mois du Graphisme
Echirolles)
Des collégiens se succèdent face caméra et questionnent l’école: l’apprentissage, la connaissance, la violence, l’avenir, les croyances, les relations aux adultes… Ils réflechissent à haute voix et nous font part de leur fragilité face à un monde qui pour eux est en devenir.
Moisson#3 (Experimental / MiniDv / 30’/ Rotation Culturelle)
Pièce vidéo pour proposition chorégraphique de Céline Perroux autour du temps de la moisson.
2010/ Vendre dix jours pour un jour (Experimental / MiniDv et Super8 / 7’30)
Un homme nous raconte son parcours entre deux terres. Son récit nous appartait comme morcelé, évanescent.
Parcours migratoires & Histoires de vie (Documentaire / MiniDv / 14’ / Insolant’image
/ Cité Plurielle). Portraits croisées de migrants. Il y est question d’exil et d’identité en mouvement. Que reste-t-il
de cet ailleurs, comment le transmettre.
2009/ Films de commande, pour l’association « Paroles par l’image »
Réalisation d’objets vidéos à partir du travail photographique de Gérald Assouline.
Night zig zag 5’40
Bellechambre, instants partagés 6’
Solid’action 7’10
La caravane de l’image 3 volets de 6’
2008/ Provisoirement titré(e) / variations 1& 2 (Vidéos danse / MiniDv / 7’40 et 8’20 / Cie
du Chuchotement ). Le corps en mouvement à la recherche d’un équilibre, en prise avec la gravité.
Ce travail a tout d’abord fait l’objet d’une installation dans l’espace chorégraphique.
2007/ Voyage immobile ( Vidéo danse / MiniDv / 7’30 / Cie du Chuchotement )
Variations chorégraphiques comme paysages.
2006/ Bâtisseurs de rêves (Série documentaire / MiniDv / 15 films de 3’ / ODTI / Télé
Grenoble / Fabrique des petites utopies). Série de portraits sensibles de la ville de Grenoble,
à la recherche de ceux qui l’on construite.
2005/ Par la fenêtre (Experimental / coréalisation Flore Lagarde / MiniDv / 5’10)
Une fille nous raconte son père et la relation kaléidoscopique qui le lie à lui.
Sur le quai (Experimental / coréalisation Flore Lagarde / MiniDv / 6’ 20)
Récit d’un voyage qui n’a pas lieu, réalisé à partir de bandes 35mm récupérées.
Heureux c’est pourtant simple… (Experimental / MiniDv / 4’15)
Un homme est témoin chaque soir des disputes violentes d’un couple voisin