Le roi se meurt et la basse court
« A la recherche des plis de l’humain, de son humus »
Le Roi se meurt et la basse court convoque un corps contemporain en péril de non-sens, d’asepsie de la pensée, d’accélération banalisée, et tente l’aventure poétique de la rupture, de la syncope et de la bigarrure.
Les danses et les relations entre les corps convoquent les images du pouvoir, des pouvoirs. Confrontés, épinglés à ces places assignées où codes et repères sont clairement définis, les corps prennent la « tangente », se font la Belle, presque malgré eux.
Les situations basculent dans des champs flous, où il est difficile d’être sans accepter de se perdre. Quelles références, filiations, faut-il convoquer pour retrouver l’écoute des bruits du cœur et les flottements nécessaires à la pensée.
Le Roi se meurt mais n’est pas mort, sa résistance se compose, décompose, ses pouvoirs aux contours flous sont de moins en moins visibles, repérables.
Sur les champs de batailles de nos désirs se dressent des moulins à vent.
Entre rumeurs et grondements la Basse court, à défaut de directions claires, s’invente des chemins de traverses, tente de s’inventer, tout court ! Autrement.
Anne-Marie Pascoli
« Le monde soumet toute entreprise à une alternative :
celle de la réussité ou de l’échec, de la victoire ou de la défaite.
Je proteste d’une autre logique : je suis tout à la fois heureux et malheureux :
« réussir » ou « échouer » n’ont pour moi que des sens contingents, passagers
(ce qui n’empêche pas mes peines et mes désirs d’être violents)
Ce qui m’anime, sourdement et obstinément, n’est point tacite :
j’accepte et j’affirme, hors du vrai et du faux, hors du réussi et du raté :
je suis retiré de toute finalité. Affronté à l’aventure (ce qui m’advient),
je n’en sors ni vainqueur ni vaincu : je suis tragique. »
Roland Barthès – Fragments d’un discours amoureux
DISTRIBUTION :
Direction artistique : Anne-Marie Pascoli
Danse : Delphine Dolce, Maxime Iannarelli, Akiko Kajihara / Yui Mitsuhashi, Fred Labrosse et Anne-Marie Pascoli
Musique(s) : accordéon et arrangements : Patrick Reboud / extraits de la « Water Music », Haendel
Image : Lionel Palun
Création lumières et régie : André Parent et Christophe Del Monaco
Scénographie et costumes : Anne-Sophie Dubourg